Une Tribune publiée sur TOPCOM 

Le temps court renvoie aux temporalités de l’action, de la réactivité dans la sphère des décisions politiques, sociétales et donc aussi au sein des entreprises et des institutions. Le temps court c’est une contrainte de calendrier, il s’agit de poser des briques jour après jour pour construire un projet ou façonner une image de marque. C’est aussi un danger, car le temps court est envahissant, il peut détériorer les conditions de travail et le niveau de réflexion de nos métiers de communicant.

Le temps court est devenu la norme

Nous connaissons, depuis Keynes, la préférence des individus pour le présent. Elle tend à privilégier le très court terme. Cette préférence pour le présent, ne relève pas d’un calcul, mais plutôt d’une attente émotionnelle. Aujourd’hui ce phénomène est exacerbé : beaucoup cherche la récompense immédiate : le nombre de likes, de vues, de commentaires… Parfois au détriment d’un chemin posé dans une feuille de route. Alors pourquoi le temps court occupe-t-il une place de plus en plus importante dans la communication des entreprises ?

La rapidité de l’information : les informations circulent à une vitesse fulgurante, particulièrement sur les réseaux sociaux. Les entreprises doivent réagir rapidement aux événements, aux tendances et aux commentaires en ligne, ce qui favorise la communication à court terme.

L’attention limitée de nos publics cibles : ils sont soumis à une multitude de messages chaque jour. Pour capter leur attention, les entreprises doivent souvent privilégier des messages courts et percutants.

Les nouvelles technologies : les avancées technologiques permettent des formes de communication plus rapides, telles que les stories Instagram, les vidéos en direct, l’utilisation de filtres sur certains réseaux sociaux. Ces outils sont conçus pour une production et une communication instantanée.

Le temps long, on s’en sert encore ? Espérons-le.

La communication à court terme ne doit pas prendre toute la place dans nos cerveaux et nos emplois du temps. Pour construire, le temps long est indispensable :

La stratégie de l’entreprise : au-delà de la communication, la feuille de route d’une entreprise est aussi conçue en prenant le temps d’analyser, de se différencier, de fédérer… Cette stratégie fait la différence au quotidien et donne une direction. Créer du contenu en lien avec celle-ci c’est aussi prendre le temps de se poser, de la mettre en exergue, la raconter au travers de temps forts et de thématiques variées.

La réputation et l’image, elle ne se construit pas en empilant message sur message. Il faut s’accorder un temps de réflexion pour prendre des décisions.

La maîtrise de son impact carbone et de son impact social : une entreprise doit trouver le pivot qui lui permet de limiter son impact carbone, et s’engager sur des combats qui selon son histoire, son métier et ses valeurs lui permettront de rayonner au-delà d’un résultat purement financier… Il s’agit bien encore, d’une réflexion qui s’inscrit dans un temps long.

Organiser le temps court pour donner de la place au temps long.

La mission des agences a changé cette dernière décennie avec un besoin de produire et décliner du contenu en grande quantité, notamment dû à la montée en charge de la présence des marques sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui l’agence doit être armée d’une forte ingénierie en production pour permettre à son client d’être serein sur le temps court. Une organisation qui nécessite de maîtriser de plus en plus d’outils, d’expertises, et d’offrir une grande flexibilité. Pour pouvoir dégager du temps, et surtout la disponibilité en termes de charge mentale, le client doit collaborer avec un partenaire qui gère son temps court sereinement et de manière efficace. Il doit se sentir en pleine confiance et trouver aussi des interlocuteurs capables de l’accompagner sur les réflexions à long terme, au travers d’une compréhension fine et d’une capacité de conseil. Il pourra alors prendre du recul, capter l’air du temps, échanger avec son agence sur des stratégies de long terme et des idées créatives novatrices, pour faire pour rayonner sa ou ses marques.

Une Tribune publiée sur TOPCOM, rédigée par Vincent Stilinovic, co-fondateur et directeur associé de Réactive